Reconnaissance de la langue des signes dans le canton de Berne: un petit pas en avant pour les personnes sourde
La Fédération suisse des sourds salue le fait qu’en ce mercredi 4 mars 2020, le Grand conseil du canton de Berne a approuvé par 134 oui contre 11 non (et 4 abstentions) un postulat pour la reconnaissance officielle de la langue des signes. Le député PDC Mohamed Hamdoui avait présenté la demande sous forme de motion, mais le parlement l’a malheureusement transformée en postulat, moins contraignant. Malgré cela, les députés ont démontré que l’inclusion des personnes sourdes était importante pour eux.
De nombreuses personnes sourdes ont suivi le débat d’aujourd’hui dans la salle du Grand conseil de Berne avec des sentiments mitigés: la motion du PDC Mohamed Hamdaoui aurait obligé le Conseil-exécutif à préparer un projet de loi. Malheureusement, le parlement a décidé d’accepter la proposition seulement à titre de postulat, ce qui n’engage plus le Conseil-exécutif qui n’a plus qu’à examiner la reconnaissance et à faire un rapport. Le résultat net du vote reste cependant une satisfaction pour la Fédération suisse des sourds.
La reconnaissance officielle de la langue des signes est essentielle à l’intégration des personnes sourdes, car elles sont encore exclues de nombreux domaines de la société malgré le cadre juridique actuel. Comme l’a souligné Harry Witzthum, directeur de la Fédération suisse des sourds: «Ce n’est qu’avec une loi reconnaissant la langue des signes que les personnes sourdes auront enfin réellement un accès adapté à l’administration, aux services publics, à la santé et à l’enseignement, comme tout autre citoyen.»
Pour rappel, la Suisse a signé en mai 2014 la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées qui, notamment, garantit la reconnaissance et le soutien de l’identité culturelle et linguistique spécifique des personnes sourdes, donc la langue des signes. Or, la Suisse reste l’un des rares pays européen à ne toujours pas reconnaitre la langue des signes, seuls les cantons de Genève et Zurich ayant franchi le cap. Il est donc réjouissant que le Grand conseil bernois a fait un premier pas pour rejoindre ces cantons précurseurs. La Fédération suisse des sourds attend maintenant du Conseil-exécutif qu’il fasse de la reconnaissance effective de la langue des signes une réalité, malgré ce postulat moins contraignant.
Publié le 4. mars 2020